Jérôme Schaffner, 43 ans, est un ingénieur HES en géomatique qui allie avec brio expertise professionnelle et passion sportive. Marié et père de deux enfants, il exerce depuis 2012 chez BR PLUS Ingénieurs SA, après avoir passé huit ans chez BBHN à Epalinges. Parallèlement à sa carrière, il s’investit depuis 2016 en tant que municipal de la commune de Champagne.
Du judo à la course à pied
« Mon domaine d’activité professionnel a évolué au fil des années. Initialement spécialisé dans la géomatique de précision, je travaillais sur de grands chantiers, utilisant des techniques telles que le laserscanning et les compensations », explique Jérôme. Au cours des dix dernières années, il a élargi ses compétences en intégrant des domaines tels que le génie civil, l’hydraulique et l’aménagement du territoire. « Je suis devenu progressivement un couteau-suisse avec plusieurs compétences complémentaires qui apportent une diversité que j’apprécie dans mon travail. Tout cela sans quitter mon domaine de base que je pratique toujours régulièrement et qui m’apporte toujours autant de plaisir », ajoute-t-il.
Son engagement professionnel s’étend également au secteur associatif. Jérôme a été actif durant près de huit ans dans des comités d’associations professionnelles, notamment en tant que président du GIG (Groupement des Ingénieurs en Géomatique) pendant deux ans et président de GEO+Ing durant une année. Aujourd’hui, il maintient un lien étroit avec le monde de la formation en participant régulièrement en tant qu’expert aux évaluations de travaux de diplômes des techniciens et ingénieurs HES.
Et le sport? Jérôme pratique le judo depuis l’âge de six ans avec un petit arrêt de quelques années à l’adolescence. « Je suis premier dan et entraîneur J+S au Judo-Kwai Yverdon », précise-t-il. Malgré son attachement à cette discipline, ses nombreuses activités professionnelles et extra-professionnelles ont réduit son temps d’entraînement. C’est lors d’un séjour à Chandolin, au moment de Sierre-Zinal, que sous le conseil de son épouse, il s’est tourné vers la course à pied, de préférence en montagne.
Dévoré par la passion du trail
Cette recommandation marque le début d’une nouvelle passion. « Depuis, peut-être au grand dam de mon épouse, j’ai bien accroché à la course à pied, délaissant un peu le judo », confie Jérôme en souriant. Aujourd’hui, il parcourt environ 2’500 km par année avec 80’000 mètres de dénivelé positif, participant à une dizaine de courses par saison. Parmi ses accomplissements figurent cinq participations à Sierre-Zinal et de nombreux autres trails et courses sur route, comme le Swiss Canyon Trail, le Jura Swiss Trail ou le Trail de Charmey. «Ma distance de prédilection est d’environ 30 km en montagne, mais je me présente à des courses de tout format, de 10 à 76 km, avec peut-être une volonté de m’attaquer un jour à la barrière mythique des 100 km ».
Les performances de Jérôme ne passent pas inaperçues, avec plusieurs podiums dans sa catégorie d’âge sur différents trails. Son passé de judoka est également jalonné de succès, avec plusieurs podiums lors de championnats cantonaux et romands.
La géomatique a plus d’utilité en trail qu’en judo
En tant que géomaticien, Jérôme est particulièrement conscient de l’importance des mesures précises dans la pratique du trail. «Les parcours sont très souvent repérés sur la base des cartes nationales, puis mesurés à l’aide de traceurs GNSS, comme les montres connectées. Les dénivelés peuvent même être affinés grâce à l’utilisation du MNT-MO », explique-t-il. Ces outils, familiers aux géomètres, permettent une planification et une évaluation précises des parcours, assurant ainsi une meilleure préparation et performance lors des courses. « Pour le judo, le géomètre n’a pas beaucoup d’influence, hormis l’implantation de la halle où se déroulent les compétitions », ajoute-t-il avec humour.
La pratique sportive de Jérôme contribue également à renforcer des compétences essentielles dans son travail quotidien. « J’ai toujours été quelqu’un de persévérant, mais le sport me permet de travailler cette compétence. Il m’apporte également l’endurance physique, mais surtout mentale, qui me permet d’assumer les pics de charges de travail », souligne-t-il. De plus, le sport lui offre une opportunité précieuse de décompresser :
« Il n’est pas rare que je trouve des solutions aux défis professionnels lors de mes courses en forêt. »
Une anecdote récente illustre parfaitement la combinaison de ses compétences professionnelles et sportives. « En ce début d’année, j’ai motivé une partie de notre bureau à participer à la Course de la Bonne Résolution à Yverdon. Cela a été un très beau moment entre collègues. J’ai énormément apprécié l’émulation au sein de notre équipe à cette occasion », raconte-t-il.
Interconnexion entre profession et passion
Une autre expérience marquante témoigne de l’utilité de son expertise en géomatique dans le cadre sportif. « Une amie m’a approché récemment avec le projet de réaliser un record de dénivelé positif en 24 heures. Je l’accompagne pour sélectionner la pente adéquate et surtout pour la mesurer, afin de valider la marque qui sera réalisée », explique Jérôme. Ce défi ambitieux se déroulera en septembre dans la chaîne du Jura, près de Sainte-Croix, et démontre une fois de plus l’interconnexion entre ses compétences professionnelles et ses passions personnelles.
En somme, la rigueur et la polyvalence que Jérôme Schaffner cultive dans le domaine de la géomatique se reflètent pleinement dans sa pratique sportive. Que ce soit sur les chantiers complexes ou les sentiers escarpés des montagnes, il aborde chaque défi avec précision, persévérance et passion, incarnant parfaitement l’esprit du « couteau-suisse » qu’il est devenu au fil des années.
Propos recueillis par Audrey Ueberschlag
Rédaction: Be Social Communication
A lire également:
Clément Bourgeois: « Il y a un lien entre la pratique sportive et la géomatique »
François Gervais: quand la course à pied et la géomatique se rejoignent
