La géomatique, avec ses technologies de pointe, joue un rôle important dans diverses disciplines sportives. Cette rencontre entre le monde technique et celui de la performance physique se retrouve parfaitement incarnée dans le parcours de François Gervaix. Géomaticien de formation et coureur passionné, François nous partage son expérience et sa vision sur l’intégration de la géomatique dans le sport.
Diplômé de l’EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne) en 1995, François s’est rapidement tourné vers la photogrammétrie. Son parcours l’a conduit des capteurs grand format de Leica Geosystems aux drones de senseFly et Wingtra, en Suisse et à l’étranger. En 2020, il a opéré une transition surprenante de l’aérien au souterrain, en prenant la tête de la section « Relevé des infrastructures » aux Services industriels de Lausanne, où il combine levé géométrique et Systèmes d’Information Géographique (SIG).
Une passion pour la course à pied
Coureur depuis 35 ans, François a débuté lors de son service militaire. Il a couru son premier marathon en 1993 et a depuis participé à 40 marathons, dont 24 sous la barre des 3 heures consécutivement sur 8 ans et demi. Pratiquant également le vélo et le triathlon, il s’est concentré sur le trail running depuis une dizaine d’années, accumulant les kilomètres et les dénivelés. Une de ses fiertés est sa victoire scratch à 48 ans lors de la Lausanne-Genève Trail, une course de 120 km.
L’importance de la géomatique dans les mesures sportives
François souligne l’importance des mesures précises dans les courses hors-stade: « Pour les courses hors-stade, chaque parcours est différent et doit être mesuré précisément. La fameuse ligne le plus souvent bleue des marathons est mesurée à la fameuse « roue de géomètre » (odomètre). Les fédérations d’athlétisme nationales valident les parcours. En revanche, pour les courses en montagne, la montre avec GPS est la référence, malgré toutes les imprécisions, en distance et en dénivelé. Ces deux paramètres sont indicatifs car c’est le type de terrain et les conditions météo du jour qui sont déterminants pour la performance. »
Quand géomatique et sport se croisent
Les sports d’endurance, en particulier l’ultra trail, développent des compétences utiles dans la vie professionnelle. François mentionne que la rigueur et la persévérance acquises grâce au sport l’aident dans son travail quotidien. L’aspect géographique des activités sportives, comme les cartes et les profils de course, résonne particulièrement chez les géomètres, renforçant leur motivation.
En 1997, François, alors assistant à l’ETHZ, nous raconte cette
anecdote qui symbolise le lien entre le sport et la géomatique:
« En 1997, alors assistant à l’ETHZ, j’avais aidé à la campagne topo EPFL de Bertrand Merminod à Bretaye. Le 22 juillet, le Tour de France passait au Col de la Croix (étape 16, Morzine-Fribourg). Avec une équipe d’étudiants, on était allé de nuit dans un champ à proximité du col piqueter par GPS une grande silhouette de vélo faite de sciure. Au matin, on avait découvert le résultat et quelques heures plus tard les caméras du Tour de France immortalisaient la création. Aujourd’hui, c’est banal, on en voit des dizaines à chaque étape, mais à l’époque, j’ose prétendre qu’on était des pionniers! »
Propos recueillis par Audrey Ueberschlag